dimanche 24 février 2013

Demande d'inscription sur la liste des Monuments Historiques

Candas, le 24 février 2013,

La température est glaciale et les nuages bas. Faute de pouvoir travailler au débroussaillage autour de l'église de Saint-Martin, le dossier administratif avance !
En effet, courant Janvier 2013 le dossier de demande d'Inscription de l'Eglise Saint Martin d'Ayguebonne sur la liste supplémentaire des Monuments Historiques a été déposé auprès des services des Bâtiments de France de l'Aveyron. M. Louis Causse, architecte des Bâtiments de France, nous informe par un courrier du 11 Février 2013 qu'il a transmis avec avis très favorable le bordereau à la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) à Toulouse en demandant que le dossier soit rapidement pris en considération.

ll s'agit là d'une première étape qui devrait assurer la protection de l'édifice contre tout risque de dénaturation du site.

Voici le contenu de la lettre mentionnée :



Demande d’inscription
 de l’église préromane de Saint Martin d’Ayguebonne (commune de Montjaux)
 sur la liste des Monuments Historiques


  • Situation : Cadastre de Montjaux, Section E, parcelle 865 (plus dépendances en ruines sur parcelle 864). Voir photocopie cadastre.
  • Intérêt historique :
Il s’agit de l’édifice religieux le plus ancien de la commune de Montjaux. Il relève du I° art roman ou art préroman des X°-XI° siècles.
Il indique peut-être la localisation du premier centre de peuplement situé sur un replat d’orientation méridionale dominant la vallée du Tarn au niveau de la confluence avec la rivière Muse. Cette zone à proximité du vallon du ruisseau d’Ayguebonne recèle d’assez nombreuses sources et se situe à la rencontre de deux vallées favorables à la circulation des hommes. Le patronyme de Saint Martin semble indiquer la pratique de la viticulture, activité qui a connu autour de l’église un renouveau récent.
Les articles joints au dossier présentent les caractéristiques architecturales de cet ouvrage.
Signalons en les principaux aspects : un plan en « double boîte » légèrement désaxé, une nef très élevée à couverture charpentée, un chœur plus bas et plus étroit vouté en berceau s’appuyant sur un mur plus épais en saillie (qui portait des arcatures formant une frise aujourd’hui disparue), un chevet plat formant fronton du côté extérieur avec 3 petites ouvertures en plein cintre disposées en triangle inversé. L’encadrement des fenêtres à l’extérieur représente par évidement des colonnes reliées par un arc en dents d’engrenage. Deux portes une à l’Ouest, l’autre au Sud (plusieurs fois remaniée) donnent accès à la nef.

  • Evolution historique :
L’article de Geneviève Durand (précocement disparue) publié dans Archéologie du Midi , T. 8-9, 1990- 1991, p.178-184, constitue le travail de référence le plus solide.
L’évolution subie par le monument y est étudié à partir des documents d’archive subsistant.
La I° mention date de 1404 (dans un pouillé) : il s’agit alors d’une église rurale.
En 1456, l’évêque de Rodez attribue cette église à la communauté des chanoines fondée à Salles-Curan qui en percevra dès lors les bénéfices. Elle est mentionnée régulièrement comme « prieuré sans cure uni au collège de Salles-Curan ». Les offices ne s’y déroulent alors que rarement.
Le peuplement s’est semble-t-il déplacé durant cette période de l’autre côté de la vallée, face à Saint Martin, à Saint Hyppolite (où existe un ancien prieuré de Vabres devenu propriété de l’évêque dès 1231). A partir de 1452 cette église devient chef lieu de paroisse tandis que le hameau de Candas prospère jusqu’à devenir en 1757 le centre religieux de la paroisse (129 habitants pour 19 à St Hyppolite en 1800).
Dès 1670 le rapport d’un visiteur épiscopal indique que la toiture de la nef de Saint Martin a disparu et des allusions laissent penser que l’église a souffert de destructions dues aux guerres de religion. Seul le chœur fermé par l’obturation partielle de l’arc triomphal est utilisable et transformé en chapelle.
Aucune mention de Saint Martin n’apparaît dans la vente des biens nationaux. On peut penser que ce bâtiment dont il ne reste que les murs, envahi par la végétation et réduit à une modeste chapelle ne présente aucune valeur marchande et reste propriété de la commune. On ignore si ce lieu de culte a été dé-consacré ?
Le Journal de Millau évoque en 1906 (24/02 et 9/03) le bâtiment et décrit les éléments sculptés qui subsistent alors (voir texte fourni par J. Martin, St Martin d’Ayguebonne, Patrimoni n°42, Janv.- Fev. 2013 p.23)
Dans le Livre de paroisse rédigé en 1939, le curé Louis Grimal, prêtre de Candas depuis 1907 et originaire du lieu, indique que propriété communale l’église de Saint Martin a été « achetée » vers 1928 par un cultivateur de Candas et que les chapiteaux, les arcades du chœur et les frises de la nef auraient alors été vendues dans ces années là à un américain (cf Geneviève Durand , note 9, p.179). Les enquêtes menées par Louis Balsan n’ont pas permis de localiser la destination de ces enlèvements.
Dès lors la chapelle s’est vue transformée en écurie destinée à abriter un cheval. Une mangeoire et un râtelier y ont été installés tandis qu’un plancher a partagé en hauteur l’ancien chœur pour y créer une grange après enlèvement de la fenêtre Nord et création d’une porte.
Aujourd’hui l’ensemble est abandonné et menace ruine. Les dégradations peuvent s’avérer irréversibles si une action rapide n’est pas engagée pour consolider murs et pignons et mettre l’édifice hors d’eau.
Sauver ce qui subsiste de ce monument dont les structures sont demeurées intactes est devenu l’objectif d’une association « Sauvons Saint Martin d’Ayguebonne », association qui s’est créée le 2 Mai 2012 à Montjaux.
Celle-ci a pris contact avec la propriétaire actuelle et sa famille afin de les tenir informées du projet. Conseil et soutien ont été demandés à M. Louis Causse Architecte des Bâtiments de France qui a élaboré un projet de rénovation et a accompagné la création de l’association. Le service archéologique départemental a été informé ; M. Ph. Gruat et M. L. Fau se sont rendus sur les lieux le 18 Septembre 2012 et ont confirmé l’intérêt présenté par le monument. La commune de Montjaux apporte son soutien. Les élus, les autorités religieuses et différents organismes culturels (Sauvegarde du Rouergue, SARAC) ont été contactés et nous apportent leurs encouragements.

Une de nos priorités, indispensable pour la protection du site dans un avenir immédiat est d’obtenir l’inscription de cet édifice sur la liste des Monuments Historiques.
C’est à cette fin que nous vous adressons ce dossier.

Nous vous remercions de l’attention que vous voudrez bien porter à notre démarche et vous assurons de notre considération dévouée.

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